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چکیده
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Abstract : L’objet de ce travail est l’étude de la réification, le tragique de la société capitaliste moderne, dans Jonas ou l’artiste au travail d’Albert Camus. Nous allons analyser la relation entre la forme du récit et la réification en appuyant sur cette idée de Goldmann que « la forme romanesque nous parait être en effet la transposition sur le plan littéraire de la vie quotidienne dans la société individualiste née de la production pour le marché. » (Goldmann, 1964, p.36) Il existe en fait une homologie entre la forme romanesque et la relation des hommes avec des biens ainsi qu’avec les autres hommes. La réification est tout d’abord étudiée par Marx, puis reprise par Lukács et (ensuite par) Goldmann et par la suite par plusieurs autres théoriciens parmi lesquels Zima. D’après ce dernier, dans une société dominée par la réification, la valeur d’usage du travail humain, sa valeur qualitative, s’efface devant la valeur d’échange du produit. La relation entre les hommes et les choses est donc dominée par les valeurs d’échange purement quantitatives. Ce processus a pour conséquence la réification des sujets au sein de la société où les capacités humaines sont transformées en éléments économiques et profitables. Ainsi Jonas est un artiste dont le comportement n’est plus régi par la qualité de son œuvre ; n’ayant pas pu échapper à l’action du marché, il s’est intégré dans la société réifiée qui rationnalise son comportement. Il ne se rapporte à sa faculté artistique qu’en tant que chose pour tirer profit. Selon Goldmann, avec la transposition de la vie économique, nous assistons à la transposition de la forme romanesque qui aboutit à la disparition progressive du personnage individuel, du héros. Avec la prédominance de la valeur d’échange, l’homme abandonne sa position de sujet et de participant actif, et se transforme en un témoin inerte. Ainsi Jonas, le héros du récit dont on ne sait rien des caractéristiques physiques, contrairement au sens traditionnel, loin d’êt
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