Un déluge de discours déclinistes et pessimistes, notamment publiées par des spécialistes et chercheurs en littérature (Jean Bessière, Vincent Kaufmann, Dominique Maingueneau, William Marx, et Tzvetan Todorov) au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, font allusion, de manières directe ou indirecte, à la dévalorisation de la littérature et des études littéraires, tout en renouant avec des esthétiques de déclin réactivant la prophétie hégélienne d’une mort de l’art. Face à ceux qui doutent du devenir de la littérature et déplorent la disparition de la figure du « grand écrivain », des chercheurs tels Yves Citton, Antoine Compagnon, Gérôme Meizoz ou encore Alexandre Gefen croient toujours aux pouvoirs de l'écriture. Ce dernier, dans L'Idée de la littérature. De l'Art pour l'art aux écritures d'intervention, s'en prend au déluge des discours pessimistes ainsi qu'aux études littéraires qui se font une idée restreinte, « idéaliste, esthétique et esthétisante de la littérature née avec le romantisme » (Gefen, 2021 :13), et avance une conception élargie de la littérature, seule apte à englober le domaine étendu des écrits littéraires contemporains. Or, dans la majorité des cas, il nous semble que tous ces propos, aussi bien ceux qui s'agrippent à une définition très restreinte, figée et réductrice de la littérature, autrement dit la Littérature avec un L majuscule, notamment dominante dans la critique littéraire, la théorie de la littérature et les milieux scolaires et universitaires, que ceux qui proposent une extension du domaine de la littérature, font abstraction de la poésie contemporaine française, « ce mal aimé de la critique » (Maulpoix, 2005). En lisant Réparer le monde. La littérature française face au XXIe siècle (2017), L'Idée de la littérature. De l'Art pour l'art aux écritures d'intervention (2021) ou encore La Littérature est une affaire politique (2022), il est aussi surprenant que difficile de ne pas penser à la poésie contemporaine, notamment