Le projet de recherche qui suit pourrait à juste titre s’inscrire dans la continuité du projet de recherche postdoctoral, intitulé « La Crise contemporaine de la littérature et ses impacts sur l’enseignement de la littérature », que nous avons mené à bien en 2021 (de septembre à décembre inclus) sous la direction de Madame le professeur Martine Boyer-Weinmann à l'Université Lumière Lyon 2. Cette recherche de trois ans sur la « crise » de la littérature contemporaine était exclusivement centrée sur l'étude du genre romanesque, plus particulièrement le roman. Il convient de rappeler brièvement que de nombreuses publications déclinistes et pessimistes, rédigées par des spécialistes (Jean Bessière, Antoine Compagnon, Vincent Kaufmann, Dominique Maingueneau, William Marx, et Tzvetan Todorov) et chercheurs en littérature et publiées en France au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, font allusion, de manières directe ou indirecte, à la dévalorisation de la littérature et des études littéraires, et renouent avec des esthétiques de déclin tout en réactivant la prophétie hégélienne d’une mort de l’art. Face à ceux qui doutent du devenir de la littérature et déplorent la disparition de la figure du « grand écrivain », un certain nombre de chercheurs dont Yves Citton, Antoine Compagnon, Jérôme Meizoz et Alexandre Gefen croient toujours aux pouvoirs de l'écriture. Ce dernier, dans L'Idée de la littérature. De l'Art pour l'art aux écritures d'intervention, s'en prend au déluge des discours pessimistes ainsi qu'aux études littéraires qui se font une idée restreinte, « idéaliste, esthétique et esthétisante de la littérature née avec le romantisme » (Gefen, 2021 :13), et avance une conception élargie de la littérature, seule apte à englober le domaine étendu des écrits littéraires contemporains. Or, dans la majorité des cas, il nous semble que tous ces propos, aussi bien ceux qui s'agrippent à une définition très restreinte, figée et réductrice de la littérature, autre